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L’anglais et l’entreprise : « la double méprise » ?

L’anglais, langue unique de l’entreprise ? Un concept aujourd’hui dépassé

Christian Tremblay est le président de l’Observatoire européen du plurilinguisme (OEP) dont les assises se sont déroulées fin mai 2019 à Bucarest. Il écrit ces quelques lignes  peu de temps après son retour.

Bien que rédigées dans le cadre d’une correspondance purement privée, j’ai voulu les publier telles quelles, tant elles m’apparaissent aujourd’hui encore comme une évidence.

Christian Tremblay sur le plurilinguisme, de retour de Bucarest

Christian Tremblay Observatoire du Plurilinguisme
Christian Tremblay

« Qui donc a dit qu’il était plus facile de désintégrer un atome qu’une idée reçue?

Des dernières assises européennes du plurilinguisme que nous avons tenues à Bucarest, j’ai ressorti du témoignage de plusieurs entreprises que l’opinion publique est très en retard sur les entreprises elles-mêmes.
Pour celles-ci, la question de l’anglais est dépassée.
Bien sûr qu’il est important de maîtriser correctement l’anglais et cela d’autant plus que l’on s’élève dans la hiérarchie, mais le besoin linguistique ne se limite pas à l’anglais, il dépend des territoires, des clients et des partenaires.
De plus, la question n’est pas strictement linguistique. La compétence souhaitée est aussi culturelle. Il faut comprendre les valeurs en présence, les comportements, les rapports hiérarchiques, la négociation, etc. Et la connaissance de l’anglais de ce point de vue ne suffit pas du tout.
Les « élites » savent très bien tout cela mais ne s’en vantent pas.

Il faudra par ailleurs que l’opinion publique prenne conscience que la compétence linguistique a un impact économique, du point de vue des performances de l’entreprise, mais également, l’un n’allant pas sans l’autre, du point de vue individuel. La méconnaissance de l’anglais est souvent un handicap pour le recrutement et la carrière, mais le plurilinguisme est un atout bien plus fort que le seul anglais. Une bonne seconde langue donne immédiatement l’avantage sur le monolingue.

Dernier point : les compétences en langues et cultures étrangères n’ont rien à voir avec l’anglicisation de la langue française et n’entraînent en aucune manière un éloignement de sa langue maternelle. Bien au contraire.
L’anglicisation au quotidien du vocabulaire et des expressions, que l’on déplore à juste titre et que l’on combat farouchement, est plutôt une marque d’inculture et un abaissement, alors que ceux qui s’y livrent croient s’élever.

Certains penseront que ce discours est hyper intellectuel et n’est pas compréhensible par le commun des mortels. C’est peut-être vrai, ce qui confirmerait la citation d’Einstein.
Je serai tenté de dire à celui qui ne peut pas ou refuse de comprendre que l’abus d’anglais ne rend service à personne.
…….
Sur le terrain des langues, il y a mieux à faire que de parier sur le seul anglais ».

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